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Les coachs : meilleurs que Pôle Emploi pour vous trouver un job ?

Par Pauline Pellissier de Grazia.fr | 03 mars 2013 à 12h20
Avec un million de demandeurs d'emploi supplémentaires ces trois dernières années, Pôle Emploi est au bord de l'implosion et ne peut assurer de suivi personnalisé. Certains chômeurs ont désormais recours à des coachs pour les épauler dans leur recherche d’un travail.

Coach et recherche d'emploi Stephane-Masson.frLa France compte 3,16 millions de chômeurs. Et ils sont chaque mois plus nombreux à se presser à Pôle Emploi. Face à cet afflux de nouveaux chômeurs, le service public de l'emploi est débordé. Si, officiellement, chaque conseiller accompagne en moyenne 115 chômeurs, certains en suivent jusqu'à 600 à la fois. Le suivi personnalisé mensualisé a donc été supprimé en décembre dernier. "C'était intenable par rapport au nombre de demandeurs d'emploi, et au faible effectif des conseillers", explique Laurent Mérique, secrétaire général du syndicat du personnel de Pôle Emploi (SNAP). "On convoquait les gens 15 à 20 minutes, histoire qu'ils soient reçus, mais c'était un traitement de masse inacceptable", poursuit le syndicaliste.

Un coach, pour compenser le manque d'efficacité de Pôle Emploi. Alors quand le chômage s'installe, certains n'hésitent plus à faire appel à un coach privé pour pallier aux défaillances de Pôle Emploi. C'est le cas d'Amandine, 29 ans, sans emploi depuis sept mois et à la recherche d’un poste dans le conseil. Elle a fait la démarche d'aller voir un coach pour l'aider "à y voir plus clair sur son parcours". Yoann, 31 ans et en quête d'un emploi de commercial depuis cinq mois a quant à lui suivi le conseil de son père qui l'a encouragé à contacter un professionnel. "Au départ, j'étais sceptique, car jusqu'ici je m'étais toujours débrouillé seul, j'avais surtout peur de tomber sur un charlatan", raconte-t-il.

Mais dès le premier rendez-vous avec Ana Fernandez, le feeling est passé. "La coach m'a cerné immédiatement, en posant des questions très pertinentes. J'ai tout de suite vu que je faisais appel à une pro", se souvient le trentenaire. Un enthousiasme partagé par Amandine : "On a pu faire le point sur mes compétences et déterminer les emplois auxquels je pourrais postuler." Il faut dire que leur coach affiche une solide expérience en entreprise. Après 20 ans passés dans l'industrie automobile, notamment en tant que directrice administrative, responsable des achats puis des ressources humaines, Ana Fernandez, a repris ses études pour se former au coaching. En 2006, son diplôme en poche, elle ouvre sa société de coaching. Alors que la crise bat son plein, elle reçoit tous les jours des appels de chômeurs désabusés.

Les caps difficiles des 1 an et 2 ans de chômage. Mais qui a aujourd'hui recours à un coach ? Sans surprise, ce sont avant tout les jeunes et les seniors, les catégories les plus touchées par le chômage. Notamment, les jeunes diplômés qui n'ont fait que des stages et attendent désespérément une première expérience professionnelle. Ces chômeurs contactent souvent le coach lors du cap symbolique des un an de recherche d'emploi, puis quelques mois avant les deux ans, juste avant la fin du versement de leurs allocations chômage. Mais que proposent les coachs au juste ? Avant tout, un suivi ultra personnalisé puisqu'Ana Fernandez ne suit pas plus de 30 personnes en même temps. Elle les rencontre, en tête à tête, lors de séances d'une heure en demie. L'objectif : avoir toutes les cartes en main pour trouver rapidement du travail. Au programme: bilan de compétences, réécriture du CV (les lettres de motivation, c'est dépassé !), simulation d'entretiens et offres d'emplois exclusives, propres au réseau du coach. Et les résultats sont là. Anna Fernandez assure que 50 % des personnes qu'elle accompagne retrouvent du travail dans les trois mois.

120 euros la séance en moyenne. Évidemment, un tel service a un prix. Ana Fernandez explique qu'elle adapte ses tarifs à la situation de ses clients (notamment ceux aux revenus modestes). Sinon il faut compter une moyenne de 120 euros la séance d'une 1h30 pour les particuliers, souvent pris en charge par leur droit individuel à la formation. Yoann confie avoir payé 140 euros par séance, mais estime, que cela "vaut le service proposé". Surtout comparé à ce que propose Pôle Emploi. "On ne peut pas vraiment compter sur eux pour trouver du travail", estime-il. "Pôle Emploi, est dans une posture de contrôle, et non dans une posture de conseil", analyse Amandine. Des critiques que reconnaît Laurent Mérique. "Je comprends que les chômeurs se tournent vers d'autres aides. Même si bien évidemment, certaines demandent un financement et renforcent l'exclusion de ceux qui n'ont pas d'argent", observe-t-il. Des critiques, peut être même entendues par la direction de Pôle Emploi, qui lance, en ce début d'année, un nouveau plan d'accompagnement des chômeurs. Désormais, le type de suivi sera adapté à trois profils différents.

Le suivi des chômeurs évolue (aussi) chez Pôle Emploi. L'accompagnement "suivi" est prévu pour les personnes autonomes dans leurs recherches, qui pourront échanger par mail avec leur conseiller, ou prendre contact avec lui quand ils en auront besoin. L'accompagnement "guidé", quant à lui, prévoit des rendez-vous plus réguliers. Enfin, l'accompagnement "renforcé" est réservé aux les personnes les plus en difficulté. Elles sont suivies grâce à un entretien au moins une fois par mois, voire tous les 15 jours. "Si cette personnalisation de l'accompagnement est une bonne chose sur le papier, dans les faits nous n'avons pas les moyens nécessaires pour l'appliquer correctement", tempère Laurent Mérique. L'accompagnement, en dehors de Pôle Emploi, a donc encore de beaux jours devant lui. Et si financièrement, on ne peut pas s'offrir les services d'un coach, une multitude d'associations se proposent d’aider les personnes en recherche d'emploi.

BONUS - Les 3 conseils d'une coach pour dynamiser votre recherche d'emploi
- Être présent sur les réseaux sociaux professionnels ( Viadeo, LinkedIn) et lors d’événements qui y sont relayés. Cela permet de se renseigner sur une entreprise et de rencontrer des professionnels, voire des recruteurs potentiels.
- Activer son réseau. Beaucoup pensent ne pas en avoir, alors qu'ils ne veulent simplement pas l'activer. On a tous un réseau insoupçonné entre ses amis, sa famille… même la boulangère est un contact en soi !
- Profiter de son temps libre pour réorganiser ses habitudes. Par exemple, se remettre à niveau en anglais en ressortant ces livres de grammaire, réinvestir son bureau à la maison pour ne plus travailler depuis le canapé, ou lire la presse le matin pour se tenir informer de l'actualité, notamment dans son secteur d'activité. (Source : Grazia.fr / Crédit image : Getty Images)

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