Le billet du jour

Nul ne peut rester insensible à ce qui s'est produit vendredi soir (13 novembre 2015) à Paris. Je suis de tout cœur avec les victimes et m'associe à la douleur des proches et des familles de ces Français (de toute couleur, de toute confession) tombés sous les balles (132 morts, près de 350 blessés). Je suis profondément triste aujourd'hui et pas moins déçu de constater ce que peuvent commettre nos congénères(?). Paris est en deuil. La France est en deuil (François Hollande a annoncé, ce week-end, trois jours de deuil national). Le monde est en deuil (le soutien des grandes villes mondiales est émouvant: New York, Londres, Madrid, Rio...). L'humanité est en deuil. Et je suis indigné.

C'est le même type de cri sourd que d'aucuns poussent à chaque fois que ce genre de crime odieux se perpétue. Un cri qui revient... souvent, trop souvent et de plus en plus souvent. New-York (2001), Madrid (2004), Londres (2005), Boston 2013, Paris (2015), Tunis (2015)... pour ne citer que ceux-ci. Un cri auquel nos oreilles ne doivent pas s'habituer. Il doit rester extraordinaire et surtout ne doit pas se banaliser comme une toux chronique dont notre société aurait peine à se débarrasser et s'en accoutumerait.

C'est à la fois intolérable et inexcusable au 21e siècle. Un comportement coupable dans une ère où l'Homme sans mot n'aurait plus que la violence pour s'exprimer. Le geste, poussé par des convictions politiques extrémistes, n'en serait pas moins condamnable, mais trouverait en nous un soupçon d'explication. Là, il s'agit d'un message péremptoire, d'une violence gratuite, de barbarie sur des cibles innocentes, fauchées sur un temps de loisir, de communion (autour du sport, de la culture, de la convivialité), des citoyens complètement extérieurs au mal-être dans lequel sont plongés ces assassins, ces terroristes, auteurs froids et méthodiques d'attentats abjects, promoteurs lâches d'une terreur insensée.

Au nom de quoi, de qui? De dieu, de quel dieu? De la religion, quelle religion? D'une lecture distordue et d'une approche dogmatique d'écrits religieux. Quelle raison est-elle supérieure à la pensée humaniste? Une raison qui pourrait décider de la vie ou de la mort d'êtres humains? L'Homme n'est-il pas souverain sur sa vie, son existence?

Paris va tenir bon. La France va tenir bon. Le monde va tenir bon. L'humanité va tenir bon et ne cédera pas face au terrorisme, face à une poignée d'extrémistes fanatiques, pourvoyeurs de terreur. Enfin, je l'espère.